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ITW avec l’Atelier de Bacchus – Journée internationale du droit des femmes

Marie-Hélène Yung Théron et L'Atelier de Bacchus

Le 8 mars, à l'occasion de la Journée Internationale des droits de Femmes, Pauline de l'Atelier de Bacchus est venue au Château de Portets pour interviewer Marie-Hélène sur son rôle et ses missions à la propriété. 

L’Atelier de Bacchus – Bonjour à tous, Bienvenue au Château de Portets, je vous présente Marie-Hélène Yung-Théron. Bonjour Marie-Hélène !

Marie-Hélène – Bonjour Pauline ! Ravie de vous accueillir ce matin.

L’Atelier de Bacchus – Aujourd’hui c’est la journée de la femme ! Quelle bonne idée d’interviewer une femme de renom dans le milieu viticole avec de multiples facettes dans cette belle propriété familiale. Marie-Hélène, est-ce que tu peux nous expliquer ton parcours ? Comment tu es arrivée dans cette propriété familiale ?

Marie-Hélène – Écoutez, tout simplement parce que j’ai la grande chance d’y être née donc même si maintenant, à mon âge, on ne dit plus le nombre d’années, j’ai vraiment le bénéfice total de connaître parfaitement cette propriété.
Y étant née, forcément on a toute notre enfance, tous nos souvenirs, tous nos états d’âmes qui se passionnent, qui grandissent avec tous nos sentiments précis d’une ambiance familiale et d’une ambiance viticole.

L’Atelier de Bacchus – Est-ce que tu as des frères et sœurs ?

Marie-Hélène – Alors j’ai un frère aîné, Pierre-Jean, qui n’est pas du tout sur la propriété. Lui a pris un autre profil qui n’est as très éloigné du vin parce qu’il est négociant.

L’Atelier de Bacchus – Quel est ton métier au sein de la propriété ? Qu’est-ce que tu fais ?

Marie-Hélène – Alors mon métier : moi je suis vigneronne ou viticultrice suivant ce que vous avez envie d’entendre tout simplement. Le monde viticole a plusieurs facettes donc essentiellement le monde viticole est plutôt dans la gestion de la production : aller voir ses parcelles de vignes régulièrement, c’est important de tout suivre : le cuvier, les chais, les assemblages, mais également le côté commercial, la représentation de la commercialisation, la vente des vins et depuis quelques années une dynamique supplémentaire qui a été rajoutée au Château de Portets qui est la partie œnotourisme.

L’Atelier de Bacchus – Alors plein de casquettes, plein de cordes à ton arc ?

Marie-Hélène – Beaucoup, beaucoup, alors nous faisons partie des métiers où il faut avoir de la compétence sur plusieurs domaines, ensuite on a évidemment l’intelligence de se rapprocher des personnes qui vont pouvoir nous aider dans ces différentes compétences et puis ensuite bien sûr, on a toujours le choix de la décision.

L’Atelier de Bacchus – Est-ce que tu as l’impression qu’il y de plus en plus de femmes qui gèrent toutes ces compétences au sein des propriétés viticoles ?

Marie-Hélène – Moi il me semble que oui, j’ai toujours vu des femmes au sein des propriétés viticoles, peut-être que moi j’étais une des premières. Alors ce que je tiens à dire c’est que je suis née viticultrice. Souvent à mon époque, il y avait des épouses de viticulteur mais moi je revendique mon statut d’être née viticultrice.

L’Atelier de Bacchus – Marie-Hélène, d’après-toi, quelle est la place des femmes dans le monde du vin ? Est-ce qu’elles savent tout faire ?

Marie-Hélène – Alors écoutez probablement, je suis là devant vous, vous êtes là, donc en effet. En tout cas, nous les femmes, on nous demande beaucoup parce que évidemment avec notre métier on est également mère de famille, donc il y a toujours cette gestion supplémentaire, non pas que je veux faire le côté féministe loin de là. Mais c’est qu’on a cette chance nous les femmes d’avoir cette capacité à s’adapter tous les jours à des multiples activités.

L’Atelier de Bacchus – Toutes les journées on se lève, on pense la connaître et finalement on ne la connaît pas C’est ça ?

Marie-Hélène – Exactement, souvent le soir je termine ma journée et je me dis mais finalement c’est pas tout à fait ce que j’avais pensé faire.

L’Atelier de Bacchus – Si je te demandais de citer une femme dans le milieu viticole à qui penserais tu ? Est-ce qu’il y a quelqu’un qui te fait vibrer ?

Marie-Hélène – Alors moi je vais rester également sur ma Route des Vins de Bordeaux en Graves et Sauternes, où se situe d’ailleurs le Château de Portets. Écoutez une femme qui pouvait être admirable c’est probablement Françoise Joséphine d’Yquem, qui elle, à partir du 18e, a pris les choses en main et elle les a tellement prises en main que regardez où en est aujourd’hui la réputation d’Yquem.

L’Atelier de Bacchus – Aujourd’hui, journée des droits de la femme pour rappel, est-ce que toi, Marie-Hélène, en tant que vigneronne/viticultrice, tu as déjà rencontré des difficultés dans ce monde vigneron/viticole ? Une anecdote peut-être à nous raconter ?

Marie-Hélène – Alors oui, c’était donc quand j’avais 19 ans, j’étais dans les tous nouveaux cuviers d’une propriété dans le Médoc, qui était autrefois à notre famille. Et donc un voisin s’était approché en disant : « Oh là là, Oh là là, pas les femmes dans le vin, dans un chai surtout, elles vont porter malheur. » Alors c’est vrai que j’en avais été surprise alors par mon jeune âge évidemment je me disais « bon tiens bizarre, étonnant ». Et puis finalement vous voyez si je vous le raconte aujourd’hui c’est que c’est probablement une phrase marquante mais qui m’a aidée à la construction de ma vie de viticultrice.

L’Atelier de Bacchus – D’après-toi Marie-Hélène, quels avantages peuvent avoir les femmes dans le milieu viticole ?

Marie-Hélène – Alors écoutez elles en ont beaucoup. Mais il y en a un surtout qui me tient beaucoup à cœur à dire. C’est vraiment le sens du détail, le sens de la perfection que l’on peut donner à toutes étapes de la production, de la dégustation, de savoir commercialiser un vin. On est vraiment… Je pense que l’excellence est vraiment dans le détail et c’est une qualité qui est vraiment propre à la femme.

L’Atelier de Bacchus – Pour toi, est-ce qu’il existe un vin féminin ? Autre que le tien. Qu’est-ce que c’est pour toi un vin féminin ?

Marie-Hélène – Alors je ne sais pas s’il existe un vin féminin ou masculin. Le vin doit être bien fait, bien élevé pour surtout plaire aux consommateurs.

L’Atelier de Bacchus – On peut remarquer que les femmes dans le monde viticole prennent de plus en plus de place mais certaines hésitent encore à se lancer parce que ce peut être un travail parfois un peu trop physique, un peu trop masculin, mais bon els choses changent pour autant. Est-ce que tu aurais un conseil à donner à une jeune femme qui hésite à rentrer dans le milieu viticole ?

Marie-Hélène – Alors écoutez, moi je pense qu’il n’y a pas une hésitation à avoir, je pense qu’on a cette conviction en soi quand on a envie d’être viticulteur. C’est vrai que c’est un métier rude, difficile, de saisonnalité, alors aujourd’hui vous me voyez bien sûr bien préparée mais ce n’est pas le cas tous les jours… Mais voilà, c’est une dynamique et c’est justement la richesse de métier parce qu’un jour, on va être dans le vignoble, un autre jour au cuvier, un autre jour en représentation, et voilà je pense qu’il ne faut pas hésiter au contraire qu’on soit femme évidemment ça sera toujours probablement un peu plus difficile parce qu’on a un métier un peu physique mais en tout cas très très enrichissant et je le souhaite à beaucoup.

L’Atelier de Bacchus – Est-ce que tu fais partie de ces personnes qui ont trois tenues dans leur coffre de voiture pour pouvoir switcher rapidement ?

Marie-Hélène – Moi j’ai cette chance de ne pas le faire parce que j’habite sur place. Mais là, tu vois, après ton interview, je vais me rechanger pour pouvoir avoir une tenue peut-être plus adéquate parce que je sais qu’en fin de matinée je suis appelée sur une parcelle de vigne.

L’Atelier de Bacchus – Marie-Hélène, avant qu’on passe à la rubrique personnelle, est-ce que tu aurais un projet à nous dévoiler sur toi ou la propriété du Château de Portets ?

Marie-Hélène – Alors surtout sur la propriété du Château de Portets : point de vue œnotourisme, cette année pour la saison 2023, nous avons fait appel à « La Bulle Verte » qui est une dynamique d’entreprise tournée vers tout ce qui est accompagnement de circuits bas carbone ou à vélo électrique ou à pied. Là aujourd’hui, enfin en tout cas pour cette saison, Château de Portets développe un parcours pédestre où. Les gens vont venir découvrir la propriété mais également une partie de l’histoire du village de Portets donc je vous invite évidemment à venir le découvrir.

L’Atelier de Bacchus – On va passer à la fameuse rubrique personnelle Marie-Hélène, attention, gros suspens.

Si tu étais un sport lequel serais-tu ?

Marie-Hélène – Alors je serai un cheval de course.

L’Atelier de Bacchus – Si tu étais un film, lequel serais-tu ?

Marie-Hélène – Écoutez moi je suis particulièrement sensible aux films James Bond.

L’Atelier de Bacchus – Très bien, aventurière aussi, rien ne t’effraie finalement.

Marie-Hélène – C’est peut-être le métier qui m’a forgé ces idées.

L’Atelier de Bacchus – Si tu étais enfin pour finir une citation, laquelle serais-tu ?

Marie-Hélène – Alors là je vais me permettre de la lire parce que c’est une citation qui est toujours très émouvante pour moi parce qu’elle me caractérise beaucoup et je la mets en œuvre tous les jours. Donc elle vient de Napoléon Bonaparte : « C’est l’art d’être tantôt très audacieux et tantôt très prudent, et l’art de réussir. »

L’Atelier de Bacchus – Très bien, c’est assez inspirant effectivement. Merci beaucoup Marie-Hélène pour le temps accordé à cette interview, pour ton accueil et puis à très bientôt en tout cas au micro de Bacchus !

Marie-Hélène – Merci, au revoir !

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